Notre rubrique s’intitule « I am Caritas », vous êtes Caritas ?
Anne : « Je suis avec Caritas » me convient mieux, je pense, parce que Caritas essaie d’apprécier les plus vulnérables, de rendre leur vie meilleure, de leur donner le coup de pouce dont ils ont besoin. Alors, oui, les projets de Caritas m’intéressent. Par mon histoire, pour le moment, je réagis au quart de tour pour soulager les Syriens, où qu’ils soient. Mais les projets d’irrigation, les puits, l’agriculture, ça m’interpelle aussi. Je sais ce que c’est de ne pas avoir d’eau. Je crois que, comme beaucoup, je réagis face à une cause que je comprends bien pour en avoir, au moins partiellement, vécu la problématique.»
Votre histoire, vous pouvez nous la raconter ?
Anne : « Je suis bruxelloise, prof de latin-grec, d’une famille ouverte sur les autres cultures. Avec mes frères et soeur, nos parents nous faisaient découvrir le monde, en voiture, pendant les grandes vacances. Nous sommes allés en Europe de l’Ouest d’abord. Puis, ce qui était plus original début des années 60, jusqu’à la Mer Rouge. En ex-Yougoslavie, j’ai été très frappée par une misère que je n’imaginais pas et par le mauvais état des routes. En Turquie, nous avons appris quelques mots de turc, pour au moins saluer gentiment. L’année suivante, en Syrie, la gentillesse des gens était frappante : c’était le mois d’août. Il faisait torride. Passage dans un marché, à Maarat en-Namân, des Syriens nous arrêtent pour nous offrir de l’eau alors qu’elle est si rare. Le plus beau cadeau possible ! »
Et quel a été votre parcours professionnel ?
Anne : « Plus tard, je suis devenue membre de l’Association Fraternelle Internationale. J’y ai travaillé. Puis, j’ai enseigné le français et l’anglais en Algérie. Mes élèves étaient très attachants. Je ne pense pas que les langues étrangères étaient leur première préoccupation. Je me souviens de discussions concernant des sujets choisis par eux : choisir son mari/sa femme ou accepter celui /celle choisi-e par les parents ? Des années plus tard, en ville, une voiture s’arrête pile devant moi « Vous vous souvenez de moi et de nos discussions ? « – « Oui. » – « Eh bien, regardez, voilà ma femme et on s’est choisis ! ».
Des dizaines d’exemples de ce genre m’ont montré que, si je n’avais pas « fait du développement » au sens habituel du terme, j’avais contribué au « développement » de mes élèves. Et mes élèves, les gens rencontrés, en acceptant l’étrangère que j’étais, en m’apprenant leur culture, en partageant ce qu’ils avaient, ont grandement participé à mon développement à moi. J’ai beaucoup aimé vivre en Algérie. J’y suis restée plus de 20 ans. En 1992, je suis rentrée en Belgique et ai, entre autres, collaboré avec le Centre El Kalima pour sa bibliothèque et les liens avec les écoles. »
Quel est votre engagement, aujourd’hui, aux côtés de Caritas ?
Anne : « En cherchant où investir mes capacités – financières, bien sûr, – mais personnelles aussi, je trouve normal de soutenir Caritas. J’ai dit au début le sens que je vois à l’engagement de Caritas International. Et il est évident que plus on est à le faire, plus les projets réussiront, plus de gens seront heureux ou, au moins, moins malheureux. Et voilà que dans le dernier Magazine de Caritas, on demande un-e volontaire pour des traductions vers le français. Tout à fait mon genre : les langues, les projets, Caritas international, donc différents pays et régions… Et je me suis proposée. »
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