Le dérèglement climatique : une urgence supplémentaire en Palestine

Caritas International Belgique Le dérèglement climatique : une urgence supplémentaire en Palestine

© Caritas International

© Caritas International

04/09/2024

Souvent masquée par l’actualité, la crise climatique et environnementale frappe lourdement le quotidien des paysans et paysannes palestinien-ne-s. Entremêlées avec les obstacles semés par l’occupation militaire israélienne, les initiatives d’adaptation restent laborieuses – mais elles existent.

Comme dans d’autres endroits du monde, la Palestine est touchée par le changement climatique : hausse des températures, précipitations plus imprévisibles, et événements météorologiques extrêmes comme des vagues de chaleur et des inondations.

Pour les communautés palestiniennes, l’adaptation climatique ne peut être dissociée de la réalité politique, et donc de l’occupation israélienne. Celle-ci régit la gestion de l’eau en Cisjordanie et à Gaza, privant ainsi les autorités et communautés palestiniennes de capacités cruciales pour s’adapter. La construction du mur de séparation et le développement des colonies israéliennes ont déraciné des millions d’arbres en Cisjordanie occupée. D’autres enjeux comme l’importation de pesticides nocifs ou le manque de structures d’assainissement représentent également des risques environnementaux majeurs. Outre une adaptation climatique, une adaptation politique est indispensable !

Gaza n’est bien sûr pas épargnée. Depuis le début de l’assaut israélien en octobre 2023, toute la vie  y connait une destruction sans précédent. Pour les gazaoui-e-s, l’urgence climatique et environnementale s’ajoute donc à la liste des dégâts irréversibles causés à son écosystème par la guerre1.

Adapter les pratiques pour lutter contre le changement climatique

L’agriculture palestinienne est particulièrement vulnérable au changement climatique. Les récoltes sont régulièrement perturbées par des inondations ou des sécheresses prolongées. Ces évènements sont également suivis par l’introduction de nouvelles de maladies et espèces envahissantes. Cela représente une menace pour la sécurité alimentaire, déjà accentuée par les restrictions imposées sur l’accès à la terre et aux ressources par les autorités israéliennes.

À Sanur, un petit village palestinien au Nord de la Cisjordanie, les équipes de Caritas constatent quotidiennement l’impact humain du changement climatique. Les pluies excessives ont rempli un marais qui avale les champs et détruit les plantations des villageois-es. L’eau prend des mois pour s’évacuer. Entre temps, les familles peinent à se nourrir.
Caritas encourage ces populations à planter davantage de cultures indigènes et les soutiens dans cette activité. « Les cultures indigènes sont plus résistantes aux parasites et à l’abondance d’eau », confirme Bashir qui essaie d’adapter ses champs au climat imprévisible.

Découvrez le témoignage vidéo de Bashir :

Sensibiliser et agir pour l’adaptation climatique

Les faibles connaissances concernant l’adaptation aux aléas climatiques et environnementaux restent un défi de taille. La promotion des pratiques agricoles durables, la création d’alliances pour l’agroécologie et la commercialisation de produits bio ont pour objectif de renforcer l’économie locale et la résilience climatique des communautés. C’est pourquoi Caritas organise des échanges, des recherches, des conférences et des foires pour visibiliser l’expertise des agriculteurs et des agricultrices, menant en parallèle un plaidoyer envers les autorités.

Palestine - coherence - agriculture - urgence - climat

En Palestine, l’attache à la terre se vit par les jardins familiaux peuplés d’oliviers, de lavande et de légumes du terroir. Cette approche permet aux familles qui n’ont pas de larges parcelles de se nourrir durablement, voire de proposer leurs produits sur le marché. Malgré un climat de plus en plus impitoyable, l’agriculture familiale joue un rôle vital pour instaurer la durabilité.

Palestine - coherence - agriculture - urgence - climat

Des familles de la région de Jénine, au nord de la Cisjordanie, ont par exemple été choisies et accompagnées par Caritas pour mettre en avant leurs jardins. Pour Hajje Najiye, habitante de Faqqu’a, c’est une vraie fierté «  de planter comme le faisait nos ancêtres ». Son expertise est reconnue par ses voisins et voisines, qui ont à leur tour commencé à développer leurs potagers.

À terme, le monde entier devra s’adapter au réchauffement climatique et à ses conséquences délétères. Pour des agriculteurs et agricultrices comme Bashir ou Hajje Najiye, ses effets en sont déjà palpables. Heureusement, les techniques ancestrales leur permettent de s’adapter. Qu’en sera-t-il quand la situation s’aggravera à nouveau ? Nous avons tous et toutes un rôle à jouer dans l’adaptation et l’atténuation des effets du réchauffement climatique.






Avec le soutien de la Coopération belge au développement – DGD

Actualités associées

Toutes les actualités