« Notre frère ainé a été kidnappé par Daesh et nous ne savons pas ce qu’il est devenu. Notre situation devenait insupportable alors nous avons décidé de quitter l’Afghanistan à pieds. Nous avons voyagé pendant un mois et demi avant d’arriver en Grèce. Malheureusement, pendant notre voyage en Iran, nous avons perdu notre père. Nous ne savons toujours pas où il se trouve aujourd’hui. Pour aller de la Turquie en Grèce, nous avons dû payer 1.000 euros par personne à un passeur pour un voyage en voiture qui a duré 5 heures, sans savoir si nous allions y survivre. Nous espérons que notre frère et père sont en vie et que nous pourrons rapidement nous retrouver dans un endroit sûr. Ce n’était pas un voyage mais un carnage »,expliquent Mujdah et Mohebullah, sœur et frère âgés de 15 et 8 ans, originaires d’Afghanistan.
Selon les Nations unies, depuis 2014, au moins 10.000 personnes ont perdu la vie en tentant d’atteindre les côtes sûres de l’Europe. Les restrictions européennes empêchent les gens d’entrer dans l’Union de façon sûre. Conséquence ? Un nombre insupportable de morts. De plus, l’externalisation des politiques d’asile et migration de l’UE à travers les accords avec des pays tiers, montre clairement un manque de solidarité avec les personnes fuyant la guerre et les persécutions.
« Je rêve d’une Europe qui promeut et protège les droits de chacun, sans négliger ses obligations envers tous. Je rêve d’une Europe dont on ne pourra pas dire que son engagement envers les droits humains était sa dernière utopie », a déclaré le Pape François lors du Prix Charlemagne 2016.
L’Europe a les moyens de mettre fin à ces morts et souffrances inutiles de personnes qui ont urgemment besoin de protection, de solidarité et de compassion. Caritas Europa plaide pour des solutions politiques réalistes et faisables. La volonté politique et l’engagement envers les droits humains sont les seuls éléments manquants de l’équation qui permettra de résoudre cette crise et d’en faire une réalité.
Caritas Europa et Caritas International appellent l’UE et ses états membres à :
- Investir réellement dans le sauvetage de vies en mer ;
- Ouvrir davantage de voies d’accès sûres et légales à l’UE comme l’introduction de visas humanitaires abordables et accessibles et plus de réinstallation ;
- Faciliter le regroupement familial pour les réfugiés et migrants, ainsi que faciliter l’intégration dans les pays d’accueil ;
- Arrêter et inverser l’externalisation de politiques migratoires de l’UE ;
- Cesser l’usage des accords de retour et de réadmission comme une condition à l’aide au développement.