Après un an de guerre à Gaza, un conflit régional se profile à l’horizon

Caritas International Belgique Après un an de guerre à Gaza, un conflit régional se profile à l’horizon

© Caritas Jérusalem

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04/10/2024

Un an après le début de la guerre entre Israël et Gaza, le réseau Caritas continue de soutenir la population dans cette zone ravagée malgré des conditions extrêmement difficiles.

« Notre engagement là-bas est intact, y compris en Cisjordanie », affirme Sébastien Dechamps, coordinateur humanitaire chez Caritas International.

Il craint désormais que les bombardements sur le Liban ne débouchent, eux aussi, sur une guerre dans le pays. Les tirs du Hezbollah sur Israël, les bombardements israéliens au Liban ainsi que les représailles de l’Iran font craindre une véritable guerre régionale.

Suite à l’attaque du Hamas et d’autres groupes palestiniens contre Israël, les autorités israéliennes ont lancé une offensive militaire massive contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023. Depuis, Israël continue de bombarder Gaza avec des conséquences dévastatrices : plus de 41.000 personnes ont été tuées et 95.000 blessées à Gaza. En Cisjordanie occupée, on dénombre environ 700 morts, dont plus de 160 enfants, et 6.000 blessés. En Israël, on dénombre plus de 1.540 morts et plus de 2.270 soldats blessés.

Les équipes de notre organisation partenaire, Caritas Jérusalem, souffrent de l’impact de la guerre mais restent néanmoins actives à Gaza. Elles mettent actuellement l’accent sur les soins de santé. Parmi les employés de Caritas Jérusalem, 94 personnes travaillent actuellement dans la bande de Gaza, dont 25 dans la ville de Gaza, ainsi que 17 équipes médicales.

Caritas Jérusalem a déjà pu aider et assister près de 1,6 million de personnes à Gaza et en Cisjordanie. Ces projets sont liés à un budget de quelque 61 millions d’euros. Au total, 28 organisations Caritas, dont Caritas International Belgique, participent aux efforts déployés pour répondre à la crise à Gaza. Jusqu’à présent, grâce aux dons collectés, nous avons pu apporter un soutien de 100.000 euros à Caritas Jérusalem.

La Caritas américaine, Catholic Relief Services (CRS), est également active à Gaza. « Elle y a une clinique et parvient également à faire entrer de temps en temps des camions de matériel de secours dans la zone ».

Selon Caritas Jérusalem, il est toutefois de plus en plus difficile de mettre fin au conflit. Il est également de plus en plus difficile de trouver des personnes et des institutions pour entretenir un dialogue en vue de créer des relations futures pacifiques. Le niveau de violence est particulièrement élevé et les événements suscitent également beaucoup de colère.

« Nous sommes stupéfaits par les nombreuses et massives violations des droits humains à Gaza », affirme M. Dechamps. « Selon la Cour internationale de justice, il existe des indications plausibles d’actes de génocide. Malheureusement, les gouvernements occidentaux semblent totalement impuissants.» 

Les travailleurs et travailleuses humanitaires souffrent de la guerre comme le reste de la population et sont, eux aussi, confronté-e-s aux bombardements et à la terreur qui y règne.  Deux membres du personnel de Caritas Jérusalem ont été tués dans des frappes. Au total, ce sont 250 travailleurs humanitaires qui ont déjà perdu la vie.

Appel à un cessez-le feu

L’Association des agences internationales de développement (AIDA), qui regroupe plus de 80 organisations, affirme que jamais auparavant autant d’enfants n’ont été tués ou mutilés dans les territoires palestiniens occupés et en Israël qu’en 2023. Elle craint que les chiffres ne soient encore pires en 2024.

Selon AIDA, c’est toute une population civile qui est aujourd’hui punie pour les actes du 7 octobre 2023. « Nous pleurons ensemble et condamnons les atrocités commises au cours des 12 derniers mois. Il n’est pas encore trop tard pour que la communauté internationale agisse ».

L’AIDA demande un cessez-le-feu, la protection des civils, un accès normal pour les travailleurs humanitaires, la libération des otages et des civils détenus illégalement, le respect du droit international et des enquêtes sur les atrocités commises. Elle demande également qu’il soit mis fin à « l’occupation illégale d’Israël ».

Gaza - Israel - Palestine - Guerre - Aide

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Ce qui se passe aujourd'hui jette les bases de plusieurs décennies de haine et de terreur.

Caritas Liban

Les activités militaires d’Israël ne se limitent pas à Gaza ou à la Cisjordanie occupée, mais touchent également les populations  au Liban. Aujourd’hui, les actions militaires israéliennes menacent de déclencher une guerre régionale.

Selon des sources officielles, le Liban compte actuellement plus de 1.000.000 de personnes déplacées vers l’intérieur du pays ou la Syrie voisine, soit un cinquième de sa population. Pour les personnes syriennes réfugiées au Liban, parce qu’elles ont fui la persécution politique ou le service militaire obligatoire, le retour au pays n’est pas une option sûre. Elles doivent donc choisir de rester au Liban avec la menace d’une guerre qui s’étend, ou de retourner en Syrie et risquer d’être la cible des autorités syriennes en raison de leurs opinions politiques.

« Heureusement, Caritas Liban est une organisation bien développée qui dispose d’un personnel nombreux et de milliers de volontaires dans tout le pays. Nous entretenons de bonnes relations avec elle depuis longtemps ».

Depuis le début du conflit, Caritas Liban évalue les besoins sur le terrain grâce à sa ligne téléphonique d’urgence et à sa présence dans tout le pays. Le personnel de Caritas Liban reçoit également le soutien de centaines de bénévoles afin d’organiser les opérations de secours.

Les collègues libanais gèrent de nombreux centres de santé, font du travail social et apportent une aide juridique aux personnes réfugiées et aux personnes déplacées. Ils aident également les gens à mieux surmonter les traumatismes qu’ils ont subis. En outre, ils fournissent évidemment un soutien matériel, par exemple sous la forme de matelas, de couvertures et d’eau potable.

Caritas International Belgique renouvelle ses appels à un cessez-le-feu immédiat et durable. Elle exhorte également la Belgique à user de tous ses moyens politiques, diplomatiques, juridiques et économiques afin d’assurer le respect du droit international à Gaza, dans le reste des territoires palestiniens occupés, ainsi qu’au Liban. La désescalade régionale doit être priorisée par le biais de ces mêmes leviers.

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