En Ouganda, l’entrepreneuriat sort les réfugié-e-s de la pauvreté

Caritas International Belgique En Ouganda, l’entrepreneuriat sort les réfugié-e-s de la pauvreté

En Ouganda, les réfugié-e-s peuvent travailler au sein des villages.

En Ouganda, les réfugié-e-s peuvent travailler au sein des villages.

29/09/2023

Jollie a survécu à l’enfer de la guerre en RD Congo. Réfugiée en Ouganda, elle se bat pour sortir de la pauvreté. Elle a reçu une machine à coudre de la part de Caritas International, ce qui lui permet de gagner de l’argent en fabriquant des vêtements. Comme Jollie, de nombreuses personnes réfugiées peuvent se reconstruire grâce à l’entrepreneuriat.

À l’est de la République démocratique du Congo, la guerre sévit depuis de nombreuses années. Ce conflit, oublié des médias, cause encore des milliers de victimes. Depuis fin 2021, la recrudescence de la violence dans l’Est du pays pousse les civil-e-s à fuir. Les réfugié-e-s congolais-e-s arrivent dans des villages d’accueil en Ouganda, sans ressources : la plupart n’a rien d’autre que les vêtements qu’elle porte.

Jollie, un travail pour pouvoir se nourrir

Jollie est originaire de la RDC. Son père y a été tué et elle a perdu la trace de sa mère.
Jollie a fui seule pour l’Ouganda à l’âge de 14 ans. Maintenant âgée de 19 ans, elle vit dans le village d’accueil de Kyaka II1 avec ses trois enfants. Le père de ceux-ci l’a quittée. Elle est livrée à elle-même. Pour tenter de s’en sortir, la jeune femme a d’abord travaillé dans les champs appartenant à des Ougandais mais ses revenus étaient loin d’être suffisant. Particulièrement vulnérable en tant que réfugiée et mère isolée, Jollie a alors pu bénéficier de l’accompagnement des partenaires locaux de Caritas en Ouganda. Elle a reçu une machine à coudre grâce à laquelle elle a pu démarrer sa mini- entreprise. « Avant, je travaillais pour les autres mais depuis que j’ai la machine, je travaille pour moi-même. » explique-t-elle fièrement. Jollie fabrique des robes, des shorts et des blouses. Elle effectue également des réparations sur les vêtements que ses clients lui apportent. « Je ne m’endors plus le ventre vide. Grâce aux voisins qui commandent des habits, je peux acheter à manger et des vêtements pour mes enfants. » 

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Grâce aux voisins qui commandent des habits, je peux acheter à manger.

Jollie, réfugiée congolaise.

Jollie déplore cependant le manque de ventes et de clients. Bien que son activité de couture lui permette de nourrir ses enfants, la vie reste difficile. « Je suis heureuse quand les enfants s’endorment en ayant mangé. Je suis contente quand je ne dois pas aller demander de la nourriture chez les voisins. »
Au village, Jollie partage ses peurs avec les autres femmes. Elles se soutiennent, partagent leurs inquiétudes et réfléchissent à des solutions pour améliorer leur vie en Ouganda.
« Si mes voisines recevaient également des machines à coudre, nous pourrions lancer un plus grand business et avoir davantage de clients. Cela me permettrait de payer les frais pour inscrire mes enfants à l’école », explique Jollie, solidaire et désireuse de travailler dans un véritable atelier de couture.

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La passion d’Oscar pour la charpenterie l'a aidé à prendre soin de sa famille

Les parents d’Oscar sont morts en RDC. A 20 ans, il a quitté le pays seul et a traversé la frontière ougandaise. Oscar a maintenant 33 ans et a vécu la majorité de sa vie d’adulte en Ouganda, dans le village d’accueil de Kyaka II. Il y a créé une nouvelle famille., C’est dans ce village qu’il a rencontré sa femme, réfugiée congolaise également. Ensemble, ils ont trois enfants. « Je me sens à la maison ici. Je vis en paix avec ma famille et mes voisins ». Oscar n’envisage pas de retourner en RDC. Tous ceux qu’il connaissait là-bas sont décédés. Il n’y a plus rien pour lui sur les terres où il a grandi.

Lorsqu’il vivait en RDC, Oscar allait à l’école et avait des hobbys. Tout cela a disparu lorsqu’il est devenu réfugié. En Ouganda, comme beaucoup de Congolais-e-s, il a travaillé dans les champs pour avoir une source de revenus. « Il n’y avait pas assez d’argent. Je n’avais pas de quoi nourrir les enfants. » se remémore-t-il. En 2022, Oscar a entendu que Caritas cherchait des volontaires pour se former à la charpenterie. « J’avais déjà entendu parler de Caritas lorsque j’étais au Congo et j’avais des bases en charpenterie, mais je n’avais pas eu de cours. » explique-t-il. Après une formation de six mois, Oscar a intégré l’atelier et forme aujourd’hui ses collègues. « Maintenant, quand je dors, je suis en paix. Soutenir ma famille me rend heureux. » déclare Oscar. Depuis qu’il travaille comme charpentier, ses enfants ont de quoi manger et sont inscrits à l’école.

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Maintenant, quand je dors, je suis en paix. Soutenir ma famille me rend heureux.

Oscar, réfugié congolais.

« Nous fabriquons des bancs, des portes, des tables ou encore des cadres de lit. » Oscar et les membres de son équipe louent le local ainsi que les machines utilisées et déduisent cela de leur salaire. Avec une aide financière plus conséquente, ils pourraient acheter leur propre matériel et produire davantage de fournitures. « Si j’avais plus d’argent, je pourrais aussi aider ma femme à ouvrir un petit business de vente. » explique Oscar. Aujourd’hui, il rêve que ses enfants puissent poursuivre des études et trouver un travail. « J’espère qu’un jour ils travailleront pour une organisation comme Caritas, qu’ils aident les gens comme nous avons été aidés. » conclut-il, reconnaissant.
Jollie et Oscar ont reçu l’aide nécessaire pour créer leur propre activité. Pour eux, comme pour de nombreux autres réfugiés en Ouganda, une mini-entreprise constitue la solution pour sortir de la pauvreté et assurer une indépendance financière.

Donnez à des parents vulnérables les moyens de créer une activité. Vous les mettez ainsi, eux et leurs enfants, sur la voie d’une vie meilleure. Un coup de pouce suffit pour qu’ils se lancent dans le commerce, la couture, la pisciculture … Avec les revenus de leur activité, ils peuvent acheter suffisamment de nourriture et envoyer leurs enfants à l’école.
Faites un don en ligne ou sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la communication ‘4945 CONGO’.



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Kyaka II, fondé en 2005, a une superficie de 81,5km2. Ce village d’accueil est situé dans dans l’ouest de l’Ouganda, à 200km de la capitale Kampala. En juillet 2023, on y dénombre une population de 121.934 réfugié-e-s, dont 94% d’origine congolaise.

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Photos © Johanna de Tessières – Caritas International

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