Une région volatile
La région de Diffa, au Sud-Est du Niger, reste très volatile face à de nombreux déplacements de populations liés aux violences au sein du pays et au Nigéria voisin.
Cette situation provoque de nombreux problèmes dans la prise en charge et la protection des personnes affectées (réfugié-e-s, déplacé-e-s, retourné-e-s et hôtes):
- Protection de l’enfance : les enfants sont particulièrement vulnérables et subissent de nombreux incidents, tels que la séparation familiale, l’abandon, la détresse psychologique, le recrutement forcé par des groupes armés, l’exploitation et la maltraitance, le travail forcé, le mariage précoce et forcé, et l’exploitation sexuelle. Les difficultés pour enregistrer les nouveau-nés posent également problème, notamment pour les ménages déplacés au sein du pays.
- Violences sexuelles basées sur le genre : nos analyses relèvent notamment des cas de violences conjugales, ainsi que des harcèlements sexuels occasionnés le plus souvent au moment de la recherche des ressources (eau, bois, etc) aux alentours des villages.
- Cohésion sociale : des tensions entre les différentes communautés ne sont pas rares dû à la dégradation de la cohésion sociale et des structures sociétales et communautaires.
- Précarité économique : la région de Diffa est touchée par une précarité économique importante des communautés suite aux affrontements entre les groupes armés, les déplacements de population et à la fermeture des frontières avec le Nigeria (limitant les échanges). L’enchainement des déficits céréaliers et fourragers entraine aussi une insécurité alimentaire cyclique.
Comment améliorer la protection et l’intégration socio-économique ?
Caritas International et ses partenaires mettent en place différentes actions pour atteindre des changements positifs durables :
Protection des enfants, réduction des violences basées sur le genre, renforcement de la cohésion sociale et prévention des conflits
Exemples d’activités prévues :
- Formation des parties prenantes sur les politiques contre l’exploitation, les abus sexuels et la sauvegarde.
- Sensibilisation sur la protection de l’enfance et sur la prévention des violences basées sur le genre.
- Sensibilisation sur la gestion pacifique des conflits entre les différents groupes communautaires, à travers des activités sportives et culturelles.
- Identification et accompagnement psychosocial des personnes victimes d’abus et de violences.
- Prise en charge des frais médicaux des victimes.
- Distribution de kits d’hygiène et de protection aux victimes.
Accompagnement juridique
Exemples d’activités prévues :
- Accompagnement juridique des personnes déplacées ou retournées, des victimes d’abus et de violences.
- Plaidoyer pour la protection des groupes-cibles.
Réinsertion socio-économique
Exemples d’activités prévues :
- Transfert de cash pour ménages déplacés, réfugiés ou retournés (ainsi que pour les ménages les plus vulnérables des communautés-hôtes) pour répondre à leurs besoins élémentaires et pour faciliter leur réinsertion socio-économique.
- Accompagnement à la création et à la gestion de groupes d’épargne et de crédit.
- Formation professionnelle des jeunes, structuration en associations des jeunes formés et appui de ces associations avec des kits de travail.
Pour et avec les personnes déplacées ainsi que les communautés hôtes
Nous travaillons pour et en collaboration avec les personnes déplacées, mais aussi avec les communautés hôtes :
- 17.700 personnes bénéficieront de la réinsertion socioéconomique et socioprofessionnelle (en priorité les familles accueillant des enfants abandonnés, orphelins ou vivants avec le VIH, les jeunes filles et les femmes victimes de VSBG).
- 5.000 ménages bénéficieront de la sensibilisation aux droits de l’enfant et à la protection de l’enfance.
- 3.000 bénéficiaires (enfants abandonnés, victimes de viol et d’abus sexuel, femmes et jeunes filles) recevront un accompagnement juridique.
La population dans son ensemble profite également des retombées du projet : Caritas organise des campagnes de sensibilisation sur différents thèmes liés à la protection, tels que les droits des enfants, la violence sexuelle et basée sur le genre et l’accès à la justice.
Evaluation du programme
Le programme ProHuma s’est déroulé du 1er novembre 2021 au 31 octobre 2023 et visait à apporter un soutien tangible et durable aux populations vulnérables au Niger, au Burundi, en Ouganda et en Jordanie. L’accent a été mis sur la protection et l’appui à la réintégration socio-économique des personnes et des communautés affectées par les crises humanitaires. Le rapport d’évaluation analyse la mise en œuvre du programme. Malgré les obstacles, ProHuma a démontré que l’action humanitaire peut apporter des changements positifs significatifs.