Du point de vue matériel, rien ne prédisposait Maryam à quitter l’Afghanistan. Sa vie ici en Belgique est beaucoup moins confortable. « Dans le centre d’accueil, je partage ma chambre avec celle de ma mère, qui requiert de nombreux soins. A notre arrivée, je me faisais beaucoup de soucis : comment le personnel allait-il nous traiter en tant que réfugiées ? Mais je me suis rendu compte que mes doutes n’étaient pas fondés. On s’occupe bien de nous ici, en particulier de ma maman. »
Entretemps, la demande de protection internationale introduite par Maryam et sa mère a été acceptée. Elles doivent donc quitter le centre pour vivre en autonomie. « Lorsqu’on n’a pas d’emploi, c’est très compliqué de trouver un appartement, même tout petit. Mais après bien des efforts, nous avons fini par en dénicher un. Nous habiterons près de chez mon frère. Le loyer est très cher. Mais malheureusement il y a trop peu de logements sociaux. C’est dommage. »
L’ancienne juge vit difficilement ce départ de Scherpenheuvel. « Nous nous sommes fait des amis et des amies ici, y compris parmi le personnel », explique-t-elle.