Maryam poursuit son engagement en faveur des droits des femmes

Caritas International Belgique Maryam poursuit son engagement en faveur des droits des femmes

Maryam : « La vie en Afghanistan était oppressante, mais ici je suis une femme libre ». - © Caritas International

Maryam : « La vie en Afghanistan était oppressante, mais ici je suis une femme libre ». - © Caritas International

16/11/2023

L’histoire de Maryam* sort de l’ordinaire. En Afghanistan, cette femme célibataire d’une cinquantaine d’années travaillait comme juge. Le régime imposé par les Talibans l’a forcée à fuir vers l’Europe avec sa mère, âgée de 82 ans et très dépendante. Elles sont arrivées au centre d’accueil de Caritas International à Scherpenheuvel en 2022. Depuis, elles ont obtenu la protection internationale en Belgique.

La plupart des membres de la famille de Maryam ont poursuivi des études supérieures et avaient une bonne situation en Afghanistan. Elle et sa mère ont pu fuir vers la Grèce, pour ensuite rejoindre l’Espagne. « Mais les conditions n’y étaient pas idéales, surtout pour ma mère qui est gravement handicapée. Finalement, nous sommes venues en Belgique, où l’un de mes frères est médecin. »

En Afghanistan, Maryam se déplaçait dans un véhicule blindé et était accompagnée de gardes du corps armés. La prise de pouvoir par les Talibans a considérablement compliqué son existence. « Les Talibans m’ont posé toutes sortes de questions délicates et ont voulu m’arrêter. J’ai reçu des menaces. Un de mes cousins a été gravement maltraité par le régime. »

Caritas International Belgique Maryam poursuit son engagement en faveur des droits des femmes

Maryam vit difficilement son départ de Scherpenheuvel. - © Caritas International

Une petite chambre 

Du point de vue matériel, rien ne prédisposait Maryam à quitter l’Afghanistan. Sa vie ici en Belgique est beaucoup moins confortable. « Dans le centre d’accueil, je partage ma chambre avec celle de ma mère, qui requiert de nombreux soins. A notre arrivée, je me faisais beaucoup de soucis : comment le personnel allait-il nous traiter en tant que réfugiées ? Mais je me suis rendu compte que mes doutes n’étaient pas fondés. On s’occupe bien de nous ici, en particulier de ma maman. »

Entretemps, la demande de protection internationale introduite par Maryam et sa mère a été acceptée. Elles doivent donc quitter le centre pour vivre en autonomie. « Lorsqu’on n’a pas d’emploi, c’est très compliqué de trouver un appartement, même tout petit. Mais après bien des efforts, nous avons fini par en dénicher un. Nous habiterons près de chez mon frère. Le loyer est très cher. Mais malheureusement il y a trop peu de logements sociaux. C’est dommage. »

L’ancienne juge vit difficilement ce départ de Scherpenheuvel. « Nous nous sommes fait des amis et des amies ici, y compris parmi le personnel », explique-t-elle.

Une femme moderne et active 

Maryam est bien consciente que de nombreux défis l’attendent encore dans les années à venir. « Je ne veux pas rester coincée chez moi. Je veux être une femme active et moderne. La vie en Afghanistan était oppressante, mais ici je suis une femme libre. Je vis en sécurité, dans un pays où les femmes ont des droits. »

Ce ne sont pas des paroles en l’air : dans son pays d’origine, Maryam défendait déjà les droits des femmes et des enfants. « Je veux poursuivre ce combat, avec l’aide de celles et ceux qui partagent mes convictions. La situation en Afghanistan me hante : difficile de considérer les dirigeants actuels comme un véritable gouvernement. La liberté de mouvement des filles et des femmes est extrêmement réduite. Elles n’ont pas le droit d’aller à l’école, ni même d’aller au parc ou de faire des excursions. Avec d’autres activistes, nous voulons introduire un dossier auprès de la Cour pénale internationale pour celle-ci reconnaisse que l’Afghanistan mène un régime ‘d’apartheid’ basé sur le genre. Il faut traduire les Talibans en justice. »



*

Maryam est un prénom d’emprunt.

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