Depuis combien de temps travaillez-vous pour Caritas?
J’ai commencé en 2004 au planning, monitoring et à l’évaluation des projets à Mekele, la capitale de la région du Tigray dans le nord du pays. Notre organisation y est née 20 ans plus tôt, en 1984, au moment où la famine sévissait en Ethiopie. Les combats qui, à l’époque, opposaient le gouvernement en place et les rebelles étaient à l’origine de ce drame de la faim. La population en a été la première victime. Elle a alors pu compter sur les comités d’action sociale de l’Eglise catholique qui proposait une aide d’urgence et qui, plus tard, devint la Caritas pour laquelle je travaille aujourd’hui.
![Caritas International Belgique Trois questions à Sebhatu Seyoum Halibo de Caritas Ethiopie](https://www.caritasinternational.be/wp-content/uploads/2017/06/tigray-300x269.png?x76704)
La région de Tigray se situe dans le nord de l’Ethiopie à la frontière avec l’Erythrée.
Quels sont les grands challenges aujourd’hui ?
Ils sont nombreux : la sécheresse, les changements climatiques, la migration, l’inégalité hommes – femmes,… Pour faire face à ces défis, je veux mettre l’accent sur une approche innovante ! Concernant les changements climatiques, par exemple, c’est plus que nécessaire. Notre agriculture est basée sur la pluie et l’eau mais les précipitations ne sont pas régulières.
Nous nous adaptons grâce à des techniques d’irrigation, de gestion de sources naturelles et de sélection de pousses résistantes à la sécheresse. En Ethiopie, nous vivons le changement climatique tous les jours mais travailler à en réduire la cause nous échappe. Nous ne pouvons que nous adapter. Pour s’atteler à réduire ces changements climatiques, nous nous devons aussi d’impliquer les plus grands pollueurs.
Comment se passe la collaboration avec Caritas Belgique ?
Nous sommes partenaires depuis près de 15 ans et travaillons en toute transparence. Grâce au soutien de Caritas International et du gouvernement belge, nous pouvons travailler à de meilleurs accès à l’eau et à la sécurité alimentaire. Nous mettons l’accent sur les familles. Du coup, très vite, nous voyons les résultats de nos projets pour ces familles. Quelques-uns de nos projets sont de réels exemples pour la région. Ainsi, nous avons, par exemple, réussi à transcender des tabous culturels grâce à nos groupes de femmes. Elles ont du coup le droit d’acquérir, de posséder et de travailler la terre. Il est important que les personnes elles-mêmes voient l’avantage de ces innovations. Ce sont les clés du succès et l’approche qui me tient tout particulièrement à cœur. Quand je vois à quel point notre travail, nos petites et grandes interventions, peuvent changer le quotidien des gens, je suis un homme plus que satisfait.