La famine gagne du terrain en Ethiopie – Agissez avec nous !

Caritas International Belgique La famine gagne du terrain en Ethiopie – Agissez avec nous !

© Caritas International

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30/08/2024

La population vivant au Nord de l’Ethiopie meurt de faim. L’invasion de criquets pèlerins, les multiples périodes de sécheresse et la guerre du Tigré ont successivement détruit toutes les récoltes. Les armes sont déposées mais les ventres se creusent. Le peuple n’a plus rien à manger et l’aridité des hauts-plateaux enterre tout espoir. La famine qui frappe la région du Tigré s’annonce encore plus dévastatrice qu’en 1984. La réponse du gouvernement est faible, l’aide humanitaire est leur seule chance de survie.

Un climat aride et des crimes de guerre

L’agriculture est la première source de revenus du pays et surtout la principale source d’alimentation pour 85% de la population Ethiopienne. En 1984, après des périodes de sécheresses étalées sur plusieurs années, la famine a alors gravement touché le pays.  Les récoltes sont devenues rarissimes dans la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie, créant une augmentation des prix sans précédent. Les conflits dans l’Erythrée voisine ont empêché l’acheminement des convois humanitaires. Le monde entier était témoin des images de malnutrition extrême et, malgré une solidarité internationale importante, au moins 400.000 personnes ont péri des suites de la famine.

En 2020, la quasi-totalité des récoltes du pays ont été mangées par des millions de criquets. Les essaims ont envahi les champs et n’ont rien laissé sur leur passage. Les autorités internationales ont alors alerté sur le risque d’insécurité alimentaire.

Le 3 novembre de la même année a marqué le début de la guerre du Tigré, la plus meurtrière du 21ème siècle. Durant deux ans, le gouvernement fédéral d’Abiy Ahmed, soutenu par les forces érythréennes, a combattu le Front Populaire de Libération du Tigré (FLPT en anglais). Les maisons ont été pillées, le bétail volé et les récoltes détruites. Des exécutions, des expulsions, et des viols systématiques ont été documentés. 600.000 civil-e-s ont péri au cours de ce conflit. Un accord de paix a finalement été signé en novembre 2022 mais celles et ceux qui ont survécu n’ont plus rien.

Les affrontements se font plus rares depuis, mais la famine menace la région, laissant la population dans une extrême détresse.

6 millions de personnes menacées par la famine

La violence de la guerre du Tigré a eu d’immenses conséquences. La population est détruite psychologiquement et a perdu toutes ses ressources. La sécheresse frappe également le pays depuis des années. Il ne pleut pas durant des mois. Plus rien ne pousse. Celles et ceux qui ont pu récupérer leur champ après la guerre n’ont plus rien à y planter. Les autorités s’abstiennent de reconnaitre tout risque de famine alors que les ONG internationales, dont Caritas, indiquent que celle-ci pourrait être encore plus dévastatrice qu’en 1984.

Les Tigréen-enne-s se battent pour survivre et trouver des solutions pour s’alimenter. Le peu de nourriture ou d’eau est partagé au sein des villages. La population est dévorée par la faim et s’inquiète de l’avenir.

Combattre la faim

Caritas International a démarré ses activités en Ethiopie à la suite de la famine de 1984. Après la mise en place d’une aide d’urgence, l’organisation a lancé des projets de développement durable. Le travail de Caritas International se concentre principalement dans les zones rurales et dans les régions vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Différents projets sont assurés dans plusieurs régions : adaptation des techniques d’agriculture pour lutter contre le réchauffement climatique, plantation d’arbres fruitiers afin de créer des revenus pour les familles vulnérables, groupe d’entraide pour femmes, amélioration des services d’assainissement et renforcement de l’accès à l’eau, …

Pour combattre la faim, Caritas International achète et distribue aussi du Famix. Poudre composée de maïs et de soja enrichis en vitamines et minéraux, le Famix est une alternative nourrissante pour les bébés et les jeunes enfants, les femmes enceintes et les femmes allaitantes. Sous-alimentées, de nombreuses femmes peinent à avoir assez de ressources pour subvenir aux besoins de leur(s) enfant(s) et leur santé ainsi que celle des bébés à venir sont en danger.

« La nourriture est ce dont nous avons besoin en priorité »

Adoni et son mari Hayis ont déjà souffert de la famine durant la guerre. « Nous étions terrifiés et angoissés. Nous avons encore peur que l’ennemi revienne. » raconte Adoni. Pendant le conflit, leur maison a été réquisitionnée par des soldats pour leur stockage d’armes à feu. Un fardeau qui a permis que la maison ne soit pas détruite. Le couple et ses enfants ont survécu. Ils et elles ont retrouvé leur foyer dans le Nord de l’Ethiopie mais n’arrivent plus à produire de quoi se nourrir. « J’aime mon pays mais la pénurie de nourriture est devenue un problème supplémentaire. »

Ethiopie - famine - recolte de fonds - don

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Pour survire, la famille vit de l’agriculture et de l’élevage mais la sécheresse ne permet aucun résultat. « Nous avons du bétail mais nous n’en tirons presque rien car les bêtes sont affamées comme nous. Je les nourris avec du cactus » explique Adoni.

Par manque de moyens, les services médicaux ne fonctionnent plus dans la région. « Il faut se rendre très loin et les coûts de transport sont inabordables. Nous ne pouvons même pas appeler une ambulance car il n’y a pas de réseau de téléphonie mobile ici » déplore la jeune femme. « Le coût de la vie est devenu si élevé que nous ne pouvons plus acheter de nourriture » s’inquiète Adoni. « La pompe du village est faible. Elle nous fournit deux jerricans d’eau par jour et nous partageons cela entre sept maisons » précise-t-elle.

« Les communautés meurent de faim »

Mana, 35 ans, est veuve et mère de trois enfants. Comme Adoni, elle a déjà connu la famine lors de la guerre du Tigré. Mana a été témoin de nombreuses atrocités durant cette période : « Les forces armées ont tué beaucoup de jeunes civils. Il n’y a pas de maison qui n’ait pas fait face à la mort. Ceux qui ont perdu la vie sont plus nombreux que ceux qui sont en deuil. »

La mère de famille explique qu’ils ont dû fuir à plusieurs reprises : « Nous n’avions pas d’accès à l’eau. Les familles étaient séparées et sans nouvelles de leurs proches. Près de la moitié de notre peuple (Tigréen) n’a pas pu rentrer. Les maisons ont été pillées, il ne nous reste rien ».  

Mana n’a pas de bétail ni de champs. Elle est coiffeuse mais cela ne suffit pas pour subvenir aux besoins de ses enfants. « Environ un quart de notre peuple reçoit de l’aide alimentaire. Je peux donc dire que les communautés meurent de faim. » déplore-t-elle. Acheter des légumes et des céréales est devenu une activité impossible au vu des prix sur le marché : 50kg de blé coûte aujourd’hui l’équivalent d’une centaine d’euro, et il faut ensuite le broyer. Vu que la majorité des moulins ont cessé de fonctionner, faute de carburant, il est nécessaire de voyager assez loin et cela coûte extrêmement cher.

Ethiopie - famine - recolte de fonds - don

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« Nous voulons surmonter nos problèmes mais nous avons besoin d’un soutien initial. Les ménages dirigés par des femmes ne reçoivent aucune aide » explique Mana, qui voudrait pouvoir se procurer des chèvres, des moutons et de la volaille. « Avec cela, je pourrais élever mes enfants ».

Certain-e-s ont tenté de fuir la région et l’Ethiopie face à une réalité si inquiétante mais les récits d’émigration sont tout autant dramatiques. « Les jeunes qui partent sont confrontés à la mort et à d’autres fardeaux. » précise Mana, qui veux éviter les dangers d’un parcours d’exil. « J’aime ma maison. J’aime l’amour et la coopération qu’il y a ici. Nous pleurons ensemble et nous profitons de la joie ensemble » dit-elle en se rappelant de beaux moments d’avant la guerre.

Aidez la population à combattre la famine

Pour pouvoir rester chez elle et nourrir sa famille, Mana a besoin de votre soutien. Comme elle, de nombreuses femmes et mamans n’ont plus rien à manger. Cette famine va faire des milliers de morts si nous n’agissons pas immédiatement, les risques sont réels. Grâce à votre soutien, Caritas International peut acheminer des dons alimentaires pour le peuple Tigréen.

Faites un don en ligne ou sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la communication 5048 ETHIOPIE’.

  • Avec 31€, vous offrez un mois de blé pour une personne.
  • Avec 45€, vous offrez quatre mois de nourriture d’urgence Famix à un bébé ou un jeune enfant.
  • Avec 68€, vous offrez quatre mois d’alimentation d’urgence Famix à une jeune mère.

L’alimentation Famix est composée de maïs, du soja, des pois chiches, du sucre, des vitamines et des minéraux.

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