EU Passworld : une solution durable pour des étudiant-e-s en exil

Caritas International Belgique EU Passworld : une solution durable pour des étudiant-e-s en exil

© Caritas International

© Caritas International

24/05/2024

LIEU :

Louvain, Bruxelles

DURÉE :

2022-2024

PARTENAIRES LOCAUX :

Fedasil, KU Leuven, UNHCR Belgique

FINANCEMENT:

Fonds Asile, Migration et Intégration de l’Union européenne (AMIF)

BUDGET:

budget UE pour Caritas : 159.245 €. Fonds propres : 17.714 €

NOM OFFICIEL:

EU Passworld

Depuis le début de l’année académique 2023-2024, trois réfugiés syriens et sud-soudanais hautement qualifiés étudient à la KU Leuven à Louvain. En-dehors des heures de cours, ils peuvent compter sur le soutien d’un groupe de volontaires locaux. Ces étudiants se forment en Belgique grâce au projet EU Passworld, qui permet à des personnes réfugiées d’accéder de manière légale et sûre à un pays tiers pour y étudier. Caritas International est l’une des organisations à l’origine de cette initiative pilote.

« D’après le HCR, 110 millions de personnes sont actuellement déplacées dans le monde. Les trois quarts d’entre elles ont trouvé refuge dans les pays voisins de leurs pays d’origine, où elles n’ont qu’un accès limité à l’enseignement ou au marché du travail et peu de perspectives durables pour l’avenir », explique Lukas Kestens, responsable de projet chez Caritas International. « À peine 7 % des personnes réfugiées ont à la possibilité de faire des études supérieures. »  

EU Passworld veut remédier à cet état de fait en offrant à des personnes réfugiées – qui disposent des compétences et qualifications requises – une voie sûre et légale pour poursuivre des études dans un pays tiers, où elles bénéficieront également d’une protection internationale. Le fait d’étudier, d’obtenir un diplôme et d’exercer ensuite un métier leur permettra à terme de subvenir à leurs besoins. Cette formule constitue ainsi une solution durable à leur situation difficile. « Cela permet à ces personnes d’exploiter leur propre potentiel, mais aussi d’apporter une contribution significative à leur communauté d’accueil », complète Lukas Kestens. « Elles véhiculent ainsi une image positive des personnes réfugiées et de la migration. »  

Depuis un camp de réfugiés en Égypte

EU Passworld est un projet de trois ans (2022-2024) financé par le Fonds Asile, Migration et Intégration de l’Union européenne (AMIF). Trois pays y participent : l’Irlande, l’Italie et la Belgique. Dans notre pays, le projet est mené par Caritas International Belgique, Fedasil et la KU Leuven, avec le soutien du UNHCR Belgique.

Les trois étudiants concernés ont entamé en septembre 2023 un master anglophone à la KU Leuven. « Ils sont originaires de Syrie et du Soudan du Sud et ont longtemps séjourné en Égypte dans des conditions difficiles », raconte Lukas.

Ils ont répondu à un appel

« Ils font partie des nombreux candidats à avoir répondu à un appel lancé auprès de jeunes poursuivant déjà des études de premier cycle en Egypte grâce à une bourse spécifique pour les personnes réfugiées », explique Lukas. « Ils ont introduit leur candidature à la KU Leuven selon la procédure d’admission classique, avec l’aide du HCR Egypte. Ils n’ont pas dû payer de frais d’inscription. »  

Une fois le test d’admission à la KU Leuven réussi, le Commissaire général pour les réfugiés et les apatrides (CGRS) en Belgique a procédé à une première analyse des dossiers des candidats, afin d’évaluer leurs besoins de protection internationale. Caritas, Fedasil et la KU Leuven ont ensuite sélectionné les trois étudiants syriens et sud-soudanais. « Nous avons eu une discussion commune, pendant laquelle nous avons évalué leur motivation, leurs compétences linguistiques et leurs aptitudes sociales », précise Lukas. « Les trois étudiants retenus ont ensuite introduit une demande de visa humanitaire à des fins d’étude et ils ont suivi le cours d’orientation BELCO organisé par Fedasil depuis l’Egypte. Ils ont aussi eu un premier contact en ligne avec le groupe d’accueil qui allait les soutenir en Belgique. » 

Un groupe d'accueil

Les étudiants ne sont en effet pas laissés à eux-mêmes. Un groupe d’accueil les attendait dès leur arrivée en Belgique. « Il s’agit en l’occurrence d’un groupe de six personnes, parmi lesquelles un étudiant, un professeur à la retraite et une bénévole impliquée dans d’autres initiatives en faveur des nouveaux arrivants », détaille Lukas. « De cette manière, les étudiants peuvent faire appel à plusieurs interlocuteurs et interlocutrices quand ils ont des problèmes ou des questions. » 

Il faut dire que les défis ne manquent pas : « Les étudiants doivent accomplir de nombreuses démarches administratives, suivre leur procédure d’asile, s’intégrer ici, trouver leur chemin dans leur nouvel environnement… sans oublier les études bien sûr ! » Dans un premier temps, le groupe d’accueil se concentre souvent sur les aspects pratiques. Par la suite, les volontaires aident également les étudiants à apprendre le néerlandais, à chercher un job et un logement, ou encore à trouver un hobby à leur goût. Le groupe d’accueil les accompagne jusqu’à la fin de leur cursus.

> Lire aussi : une main tendue pour des réfugié-e-s étudiant à Louvain

Que fait exactement Caritas ?

« Nous nous occupons de trouver des personnes volontaires pour constituer un groupe d’accueil », explique Lukas Kestens. « Nous les préparons à leur rôle. Nous leur donnons par exemple une formation à propos du parcours d’intégration que les étudiants réfugiés devront suivre. Nous leur expliquons de quelle manière elles peuvent apporter un soutien psychosocial. Nous leur expliquons comment préparer les étudiants au marché du travail et à la recherche d’un logement. » 

Pour ce faire, Caritas développe des partenariats locaux. « Autour du groupe d’accueil, nous construisons tout un réseau d’assistance facilement accessible, au cas où les étudiants en auraient besoin. Le Centre de soins en santé mentale de Louvain, la ville de Louvain et la KU Leuven en font par exemple partie. » Caritas et le groupe d’accueil recherchent également des fonds pour financer la première période après l’arrivée des étudiants, si ces derniers ne perçoivent pas encore de revenu d’intégration ou d’allocations.

Et après l’année académique en cours : quel futur pour EU Passworld ?

« Le projet pilote EU Passworld se termine fin 2024. Nous sommes parvenus à mettre en place des voies d’accès sûres vers les Belgique pour les étudiants en exil – ce qu’on appelle des ‘complementary education pathways’.  Avec les partenaires de EU Passworld, nous voulons maintenant profiter de ces premières expériences pour contribuer au déploiement durable des ‘education pathways’ vers la Belgique », conclut Willem Gordts, coordinateur Intégration chez Caritas International. « Deux universités se sont déjà engagées à accueillir trois étudiants supplémentaires pour l’année universitaire 2024-2025 », se réjouit Lukas. « Plusieurs universités sont également partantes pour 2025-2026. » 

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